L’ulcère de Buruli est une maladie tropicale négligée qui se manifeste par des ulcérations graves de la peau, des muscles et des os, pouvant conduire à des amputations. Des efforts ont été faits pour éradiquer cette maladie. Cependant, de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et les foyers endémiques ne font que se multiplier. La pénétration dans l’organisme de l’agent pathogène, Mycobacterium ulcerans, se ferait suite à une effraction cutanée causée notamment par les plantes. L’objectif de ce travail est d’évaluer le niveau de connaissance de l’ulcère de Buruli des populations et du rôle des plantes dans la transmission de cette maladie afin de mieux sensibiliser sur les modes de prévention. Des entretiens basés sur la méthode Connaissance, Attitudes et Pratiques (CAP) ont été réalisés dans les Districts sanitaires de Daloa et de Bouaké (Côte d’Ivoire). Les données démographiques, la connaissance des signes, des causes et des appellations de l’ulcère de Buruli dans les langues locales ont été obtenues. Il en ressort que les populations ont une connaissance fragmentaire de l’ulcère de Buruli. Les appellations de la maladie sont liées à la taille de la plaie sur la peau. Les populations ont identifié des espèces végétales telles que Elaeis guineensis, Imperata cylindrica, Chromolaena odorata et Combretum racemosum comme pouvant causer des effractions cutanées. La cause mystique de la maladie est fréquente. Il serait donc urgent d’accentuer les campagnes de sensibilisation dans les zones endémiques d’ulcère de Buruli.